Les entrepreneurs au sujet de la culture de la sécurité dans leur entreprise : « en tant qu’employeur, il faut donner l’exemple »

Confédération Construction
14 février, 2019

Bien sûr, les entrepreneurs doivent veiller à la rentabilité de leurs projets. Mais cela ne doit pas se faire pas au dépend de la sécurité. Le rapport annuel 2017-2018 de la Confédération Construction affirme clairement que les entrepreneurs peuvent et doivent prendre leurs responsabilités. Nous avons besoin d’une culture de la sécurité spécifique, adaptée à notre secteur. Une telle culture ne peut exister sans l’engagement et l’action des responsables de ces entreprises. L’approche concrète des entrepreneurs cités ici est, d’ores et déjà, une véritable source d’inspiration.

Renaud Bentégeat, administrateur délégué CFE : « Nous avons pris des mesures qui concernent l’ensemble du management. La première est que chaque réunion chez CFE, chaque comité de direction et même chaque conseil d’administration s’ouvre sur le point principal de l’ordre du jour : la sécurité. Et à cet égard, il est essentiel que le sommet du management donne l’exemple. »

Karel Derde, administrateur délégué Derde Construct : « Il va de soi que l’employeur doit montrer la voie à suivre pour la prévention des risques. Et cela vaut aussi pour l’ordre sur les lieux de travail, au bureau ou même pour la gestion correcte des salaires. »

Bob Van Poppel, administrateur délégué Van Poppel : « La culture de la sécurité, c’est veiller les uns sur les autres, certainement dans une entreprise familiale comme la nôtre. Et cela commence par moi, le dirigeant de cette entreprise. Je me dois de prendre soin de mes travailleurs. »

Filip Coumans, partenaire Safety & Risk ERM : « Le problème n’est pas tant que les entreprises ignorent quelles opérations importent, mais qu’elles omettent passablement de réfléchir à la manière de les exécuter. »

Damien Magerat, administrateur délégué Jacques Delens : « Il y a dix jours, j’ai dû faire arrêter l’un de nos chantiers à cause du désordre et du manque de sécurité qui y régnaient. Mes instructions étaient claires : rendre le chantier aussi propre qu’une chambre d’hôpital. Quand il s’agit de communiquer au sujet de la sécurité, il n’y a pas de place pour l’ambiguïté. »

Karl Neyrinck, administrateur délégué EEG : « Nous observons une nette corrélation entre la sécurité, la propreté et le rendement sur un chantier. Le nettoyage des chantiers chaque vendredi après-midi fait partie de notre culture. La politique de sécurité suit une approche descendante (« top-down »), mais la pratique nous montre qu’elle n’a de sens que si les travailleurs sont les premiers à la soutenir et que toutes leurs bonnes idées se concrétisent sur le terrain. »

Colette Golinvaux, gérante Golinvaux : « Impossible de travailler dans de bonnes conditions sans une zone de chantier sécurisée et organisée de manière pratique. C’est ainsi que nous pouvons livrer un travail de première qualité. Bien évidemment, cela demande une certaine formation. Tous nos travailleurs se forment et se recyclent en permanence. Il existe aussi des formations en alternance pour les jeunes qui font un stage chez nous, ou qui partagent leur temps entre études et travail. Si je ne pouvais faire qu’un seul vœu, ce serait que l’école et tous les types de formation inculquent la sécurité dès le plus jeune âge. »

Joos Dewulf, responsable Qualité, Environnement et Prévention chez AC Materials / Square Group : « La crédibilité : un autre pilier primordial. Tous les efforts consentis dans la formation, la sensibilisation et le changement d’attitude doivent avoir un aboutissement tangible : nos chefs de chantier et de projet doivent promouvoir la politique qu’ils défendent et réellement agir quand un problème se pose. »

Dominique Maquet, conducteur principal BAM Galère : «Notre culture d’entreprise est assez ouverte. En matière de sécurité, tout le monde a voix au chapitre, la direction comme tous les niveaux représentés sur le chantier. Chacun doit énormément travailler sur son comportement. Je parcours le chantier avec ma tablette, je prends des photos, je réagis immédiatement à ce qui attire mon attention, puis j’assiste à la réunion de sécurité. Le but de cette réunion est de signaler les dysfonctionnements, mais il faut aussi savoir mettre en avant les points positifs. Ces photos, ces réunions brèves et régulières sur le chantier, c’est un travail de tous les jours, et c’est ainsi que l’on devrait envisager la sécurité. »

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